LA POUPEE: L’anneau de Caroline

BY GEOFFROY PERRAULT

[ part 4 ]

Joseph et monsieur Manchon sont tranquillement assis dans de confortables fauteuils, à siroter un vieux cognac. La poupée Tina gît, inerte, sur une table basse, les cuisses ouvertes, le chignon défait. Monsieur Landorin, le comte, et Candide reviennent de la cuisine. Candice n’est guère plus présentable que Tina, ses cheveux sont en bataille, et son visage est encore ruisselant de semence.

–Oh ! fait Jospeh, vous me pardonnerez mais j’ai désactivé Tina. Mon... ma virilité est un peu débordante, et j’ai craint qu’elle n’en souffre.

–Vous avez bien fait.

–Nous allons nous retirer, explique le comte. Caroline doit être préparée pour son opération.

–Je comprends. J’espère que tu reviendras prendre le goûter avec moi, caroline.

–Oui monsieur. Merci monsieur.

Candice est ramenée dans la grande chambre où elle s’était réveillée. Elle est débarrassée de ses liens de caoutchouc et en particulier de cette ceinture qui commençait à marquer sa chair si tendre. Elle est ensuite lavée soigneusement par Joseph, séchée, peignée. Le jeune homme la couche sur le lit, nue et propre. Il attend qu’elle s’endorme, ce qui ne tarde pas car elle est épuisée.

Candice rêve qu’elle est une poupée, pas une poupée de chair, mais une vraie poupée de plastique ou de porcelaine. Bien sûr, c’est une poupée qui s’appelle caroline, et elle est dans les bras d’une petite fille qui s’appelle Candice, et Candice aime bien déshabiller sa poupée et l’embrasser entre les jambes.

Lorsqu’elle se réveille, elle n’est plus allongée sur le lit, mais sur une plaque froide de cuivre poli. Ses pieds reposent sur une sorte de butée. Ses jambes sont largement écartées, et ses bras sont tendus perpendiculairement à son corps. Des sangles immobilisent ses chevilles et ses poignets, mais elle est également sanglée au niveau du front, de la poitrine, des bras et des cuisses. Une tétine bâillon a été placée entre ses lèvres.

Il y a plusieurs personnes autour de l’étrange table sur laquelle la fillette est attachée. Elle ne peut pas tourner la tête, mais elle reconnaît face à elle le comte et le jeune homme qui est censé devenir son propriétaire. Il y aussi une dame habillée en infirmière qui est penchée sur elle, et qui lui sourit.

–Bonjour Caroline. Je suis ton infirmière, et je vais m’occuper de toi pendant ton opération. Tu ne dois pas avoir peur. Tout va bien se passer. Nous ferons pour que tu aies le moins mal possible, même si cela risque de faire un peu plus mal que chez le dentiste. Bon... pour commencer, je vais te mettre une perfusion. C’est comme une piqûre. Tu as déjà eu des piqûres, n’est-ce pas ?

Candice veut répondre « oui madame », mais elle ne parvient à articuler qu’un faible « ouiaham ».

L’infirmière approche de la table une perche à perfusion, désinfecte le creux du bras droit, le garrotte et enfonce dans la veine devenue visible une fine aiguille qu’elle maintient en place au moyen d’un pansement. Candice ne sent rien, jusqu’à ce que l’infirmière relâche le garrot. Son petit cœur s’emballe alors et des flashes lumineux fugaces apparaissent devant ses yeux. Puis ses muscles se détendent un à un. C’est à peine si elle sent encore sous ses fesses le contact de la table métallique

–Elle réagit bien, commente l’infirmière, avant de poser à côté de Candice un plateau contenant un long objet brillant... Caroline, voilà pour toi le moment le moins agréable, mais ainsi que le disait mon grand père, le célèbre docteur Bérieux, il n’y a pas de bon traitement sans douleur.

L’infirmière prend un fin tube de cuivre au bout arrondi, le lubrifie avec une pommade sentant fort la girofle. Pendant ce temps, une main, qui semble être celle du comte se pose entre les cuisses de Candice et ouvre les lèvres de sa vulve. De l’autre main, il tient une lampe qui projette une intense lumière sur l’orifice vierge de la petite fille.

–Parfait, dit l’infirmière, en s’asseyant sur un tabouret, face au trésor illuminé.

Et d’une main sûre et professionnelle, elle y enfonce le tube de cuivre, en prenant soin de ne pas déchirer l’hymen. Sur l’instant Candice ne sent pas grand-chose, mais lorsque le tube entre dans son utérus, la douleur se fait jour. L’infirmière ne prête pas attention aux gémissements étouffés de sa petite patiente. Elle continue à pousser le tube, lentement, prudemment.

–Voilà. Je suis au fond.

Candice n’ayant plus aucun tonus musculaire, ne peut espérer parvenir à chasser l’intrus qui lui fait si mal. Il est en elle. Le comte prend alors la place de l’infirmière. Il pose délicatement ses lèvres sur l’extrémité du tube, et souffle à l’intérieur.

Candice sent sa matrice juvénile s’enflammer. De mystérieuses transformations ont lieu dans son corps. Son nombril devient un petit bouton saillant que l’infirmière saisit avec une pince chirurgicale, avant de le percer de part en part avec une très grosse aiguille, du moins du point de vue de la petite fille. Elle éponge soigneusement le sang qui se met à couler de la plaie. Le comte redresse la tête, et après que l’infirmière a retiré la grosse aiguille, il poses ses lèvres sur le nombril meurtri, le suce longuement avec des airs de vampire se rassasiant.

Lorsqu’il se retire, les lèvres rosies par le sang, Candice découvre que son nombril est maintenant orné d’un petit anneau d’or. L’infirmière fait glisser le tube de cuivre hors du ventre de la petite fille, et pose un tampon de coton sur son orifice vaginal qui saigne un petit peu.

Le comte, épuisé, haletant, dit alors au jeune homme :

–Voilà monsieur, votre poupée est prête.

–Une recommandation, ajoute l’infirmière : ne la pénétrez pas avant quelques jours, que ce soit avec votre sexe ou avec un objet, le temps que les quelque blessures occasionnées par le spéculum cicatrisent.

Joseph et monsieur Manchon surgissent alors de la pénombre. Ils détachent la petite fille tout en la félicitant de son courage. Puis ils la portent, car la malheureuse ne parvient pas à se tenir debout jusque dans les bras du jeune homme, qui se saisit avec joie de sa nouvelle acquisition, essuie les larmes qui coulent encore de ses adorables yeux, embrassent ses joues, massent ses petites fesses.

Dans un murmure, Candice lui dit alors:

–Bonjour monsieur, je suis une poupée et je m’appelle Caroline. Est-ce que vous voulez jouer avec moi ?

Fin

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